« Export Satsuma » : différence entre les versions

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Dernière version du 30 août 2025 à 21:01

Réputée pour sa fine glaçure craquelée et ses somptueux décors sur glaçure en or et émaux polychromes, la céramique « Export Satsuma » était principalement destinée aux marchés occidentaux. Des scènes complexes de personnages, de paysages et de motifs floraux illustrent le savoir-faire méticuleux et le style opulent qui ont fait de ces céramiques des objets de collection prisés dans le monde entier.

« Export Satsuma » désigne un style de poterie japonaise en terre cuite produite principalement dans le domaine de Satsuma (actuelle préfecture de Kagoshima) et dans d'autres centres céramiques du Japon à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, spécifiquement pour les marchés étrangers. Caractérisée par un décor élaboré, des dorures et des scènes figuratives complexes, la céramique « Export Satsuma » est devenue très prisée en Europe, en Amérique du Nord et au-delà, notamment pendant l'ère Meiji (1868-1912).

Histoire

La céramique de Satsuma est apparue au début du XVIIe siècle, introduite au Japon par des potiers coréens amenés lors des invasions japonaises de la Corée (1592-1598). Les premières pièces étaient des faïences simples, aux tons chauds et aux glaçures subtiles.

Avec l'ouverture du Japon à l'Occident au milieu du XIXe siècle, les potiers adaptèrent leurs techniques pour plaire aux goûts étrangers. Cela donna naissance au « Satsuma d'exportation », un style plus ornemental, produit en grandes quantités pour les expositions internationales, les cadeaux diplomatiques et l'exportation commerciale.

Points historiques clés

  • 1867 – La céramique de Satsuma fait son apparition en Europe à l'Exposition universelle de Paris, suscitant l'intérêt des étrangers.
  • 1873-1900 – Apogée de la production destinée aux marchés d'exportation, coïncidant avec la participation du Japon à plusieurs expositions universelles. * Fin de l'ère Meiji – La production s'est étendue au-delà de Satsuma, jusqu'à Kyoto, Osaka et Yokohama, ce qui a entraîné des variations de style et de qualité.

Caractéristiques

Les pièces Satsuma d'exportation se reconnaissent généralement à :

  • Corps : Faïence crémeuse, couleur ivoire, avec une fine glaçure craquelée (« kan-nyū »).
  • Décor : Émaux denses et colorés sur glaçure, associés à une dorure somptueuse.
  • Thèmes : Paysages, scènes de cour, divinités bouddhistes et motifs de la vie quotidienne.
  • Texture : Émail riche en relief (« moriage ») sur certains exemplaires de grande qualité.

Éléments décoratifs typiques

  • Motifs de brocart inspirés des textiles. * Figures mythologiques telles que Kannon, Jizō ou Shōki.
  • Scènes de nature avec des cerisiers en fleurs, des pivoines ou des chrysanthèmes.
  • Épisodes historiques de la littérature ou du folklore japonais.

Principaux centres de production

Kyoto

  • Réputé pour la finesse des détails, la délicatesse du pinceau et l'élégance de ses dorures.
  • Des ateliers tels que Kinkōzan et Yabu Meizan ont acquis une renommée internationale.

Yokohama

  • Spécialisé dans les grandes pièces d'exposition remarquables pour les collectionneurs occidentaux.
  • Utilisait fréquemment des couleurs vives et des dorures plus prononcées.

Osaka et Kobe

  • Produisaient des articles de haute qualité et destinés au grand public.
  • De nombreux articles étaient exportés via ces villes portuaires animées.

Marques et signatures

Les pièces de Satsuma d'exportation portent souvent des marques sur leur base, généralement en or sur fond rouge. Les éléments courants incluent :

  • Le « cercle avec croix » emblème du clan Shimazu (souverains de Satsuma).
  • Des inscriptions en kanji désignant le potier ou l'atelier.
  • Des expressions telles que « Dai Nippon » (Grand Japon), soulignant la fierté nationale.

Collection et perception moderne

Bien que la production de masse ait entraîné des niveaux de qualité variables, les pièces de Satsuma d'exportation restent très prisées des collectionneurs. Les plus belles pièces sont appréciées pour :

  • Leur extraordinaire maîtrise de la peinture miniature.
  • Leurs scènes narratives complexes.
  • Leur excellent état de conservation, avec une perte de dorure minime.

Facteurs influant sur la valeur

  • La réputation de l'artiste (par exemple, Yabu Meizan, Namikawa Yasuyuki).
  • Le niveau de détail et la précision de la peinture.
  • La taille et l'originalité de la forme.
  • État des émaux et de la dorure.

Exemples remarquables

  • Vases destinés à être exposés dans les salons européens.
  • Services à thé combinant des motifs japonais et des formes occidentales.
  • Figurines représentant des dieux, des samouraïs ou des geishas.
  • Plaques et assiettes conçues pour être exposées au mur.

Héritage

L'exportation de Satsuma est à la fois le fruit de l'adaptation du Japon au commerce mondial et l'expression d'un savoir-faire traditionnel façonné par les goûts occidentaux. Aujourd'hui, elle témoigne des échanges culturels de l'ère Meiji, conciliant traditions artistiques nationales et exigences du marché international.

Références

  1. Impey, Oliver. « Japanese Export Satsuma, 1867–1914 ». Londres : British Museum Press, 2002.
  2. Ayers, John. « The Art of Japanese Porcelain ». Londres : Sotheby's Publications, 1982.
  3. Cortazzi, Hugh. « Le Japon et le monde victorien ». Londres : Routledge, 2013.
  4. Gisela Jahn. « Céramiques Meiji : L’art de la porcelaine japonaise d’exportation et de la céramique de Satsuma, 1868-1912 ». Munich : Prestel, 1989.
  5. Franks, Sir Augustus W. « Poterie japonaise ». Londres : South Kensington Museum, 1880.